CARTE BLANCHE
conception et interprétation
Olivier Martin-Salvan
Il a creusé un nid dans les hauteurs du théâtre, Olivier Martin-Salvan vit là, installé au Rond-Point depuis plus de huit ans. On le voit dans
Orgueil, poursuite et décapitation de Marion Aubert, mis en scène par Marion Guerrero, puis dans
Ô Carmen, opéra clownesque, dirigé par Nicolas Vial, dont il est le coauteur et le seul interprète. Avec Pierre Guillois, sur le grand plateau, il joue
Le Gros, la Vache et le Mainate, puis
Bigre cette saison, où il reprend quelques grands succès de la variété française en coréen ancien ou en suédois cabalistique. Ailleurs, il s'illustre récemment avec Benjamin Lazar dans un monumental
Pantagruel d'après Rabelais.
Sous la direction de Valère Novarina, dont il est l'un des acteurs fétiches, Olivier Martin-Salvan a joué dans
L'Acte inconnu dans la cour d'honneur du Palais des Papes à Avignon, dans
Le Vrai sang au Théâtre de l'Odéon et dans
L'Atelier volant créé en 2012 au Rond-Point. C'est ici qu'il est chez lui. Il sait tout faire, danser, jouer, chanter, des claquettes et du crochet, des demi-pointes et des pastillas au saumon d'élevage. Il se jette dans le vide, carte blanche sans élastique, et provoque un heureux chaos, dont pour l'heure personne ne sait rien, et c'est tant mieux !
TROU
de
Pierre Meunier et
Charles Pennequin, guitares
Jean-François Pauvros
Pour son livre
Pamphlet contre la mort, Charles Pennequin a été le premier lauréat du prix Zorba, qui récompense « un livre excessif, hypnotique et excitant, pareil à une nuit sans dormir ». Poète, dessinateur, vidéaste, inventeur de cris et de concerts impromptus, il est notamment l'auteur de
Comprendre la vie, de
La ville est un trou, ou encore de
Mon binôme, textes publiés aux éditions POL.
Guitariste électrique, improvisateur, Jean-François Pauvros a signé plusieurs albums,
Le Grand Amour ou
Hamster Attack. Il a fondé plusieurs groupes, dont Moebius, Steel-Drum ou Marteau Rouge. Il a aussi signé les musiques des films
La Mécaniques des femmes ;
Gris-blanc ou
Royal bonbon.
Acteur, auteur, sculpteur, Pierre Meunier fonde sa compagnie La Belle Meunière en 1992. Il traverse le cirque, le théâtre, le cinéma, il travaille avec Pierre Étaix, Annie Fratellini, Philippe Caubère, Zingaro, François Tanguy ou Joël Pommerat. Avec L
e Chant du ressort ;
Au milieu du désordre ou
Le Tas, il transforme la scène en laboratoire de recherche. Il concrétise une écriture qui met en jeu la physique avec les mécanismes de la matière brute.
Pierre Meunier, Charles Pennequin et Jean-François Pauvros choisissent une thématique à risque, faite de mystères et d'air, matière invisible et pleine de sens multiples : le trou. Parce que cette chose étrange, dite « trou », fait le lien dans le rapport à l'autre et au manque. Le trio d'artistes métamorphose la scène en atelier, dans une recherche guidée par une fascination pour l'étrangeté des présences ou des absences de trous, qui excitent et exaltent l'imaginaire.