mardi 28 mars 2023

Carnets de Galère



Salle Roland Topor
12h30

Synopsis

Pérégrinations d’un jeune Afghan, Gulam Muhammad Abdul Hassan Kabouli, à travers l’Europe : Amiens, Paris, Berlin, Vienne, Budapest…
Écrit sous forme d’un journal de bord, le texte dessine une géographie de l’errance et invite à voir de très près une vie malmenée, une existence empêchée par le labyrinthe bureaucratique et, aussi, le chevauchement de l’intime et du politique dans tout ce qu’un migrant entreprend.
L’auteur invite à mesurer la distance entre une ville de provenance, Kaboul, déjà lointaine, presque effacée, et une destination inatteignable, fuyante, inhospitalière et parfois menaçante.
Un manifeste très particulier, qui contourne tout vérité imposée, l’ironie chassant tout soupçon de lamentation, et laisse éclore un irrésistible désir du monde. Et la poésie, avec l’auteur dans le rôle du traducteur-passeur, comme ultime refuge.

Extrait du texte :

Kabouli : « Le jour J. Les phares du véhicule fendent l’autoroute à cinq heures du matin. Bande blanche interminable. Une brume grisâtre, pas loin de la frontière. La voiture ralentit : 10 km/h. Puis : 5 km/h. On roule à peine. À la vitesse d’un piéton. Je baisse la fenêtre. L’aube coule sur mon visage. Les guichets de contrôle : abandonnés. Des éclats de verre, par-ci par-là. Les champs hongrois, à perte de vue.
Trois heures de route et on atteint le nord de la Hongrie. Villages délabrés, pluie torrentielle. Puis, au détour d’une petite rue : le Bureau de l’immigration. La femme officier ne croit pas à l’histoire du jeune Afghan. Elle m’assomme de questions, je m’embourbe dans mon récit. « Réponse dans trois mois ! Entre-temps, vous ne pouvez pas sortir du territoire hongrois ! »
Retour. Il est dix-sept heures. Des panneaux annoncent la frontière autrichienne à trois kilomètres. Les voitures se font plus nombreuses. « Il y a un barrage de contrôles ! » Je chope mon sac à dos et je sors.
– Je prends par les champs, dis-je à l’ami.
– Quoi ?
– Je ne vais pas rester dans la voiture pour qu’ils me cueillent. J’ai vu une station-service à deux cents mètres de la frontière, à l’aller. On se donne rendez-vous là-bas.
– Tu es sûr ?
– À tout à l’heure, à la station.
J’enfile mon sac à dos et enjambe le fossé. »


Distribution

De : Aiat Fayez
Mise en lecture : Christine Letailleur
Avec : Marco Caraffa

Mentions de production

Production : Fabrik Théâtre, compagnie de Christine Letailleur,  conventionnée par la DRAC  Ile-de-France-Ministère de la Culture

Commande de Fabrik Théâtre, compagnie de Christine Letailleur


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