Elle revient, la petite troupe des Oulipiens, membres de cet Ouvroir de littérature potentielle que créaient, en 1960, Raymond Queneau et le mathématicien François Le Lionnais, tous deux amateurs d’explorations littéraires et langagières. Ils se lançaient des défis, s’inventaient des séminaires, fabriques à bijoux littéraires. Pour autres maîtres illustres, les Oulipiens ont Perec, Calvino, Roubaud et quelques grands scientifiques. Le Rond-Point est devenu l’un de leurs ports d’attache. Ils s’y produisent régulièrement.
Après Les Cinq Coups de l’Oulipo en 2015, la joyeuse bande débarque à nouveau pour se jouer des règles, s’adonner au sport assis de l’écriture libre avec contraintes. De leurs jeux jaillissent des pépites. Ils triturent les mots, les assaisonnent, donnent du goût aux plaisirs de la prose et vivifient une poésie savoureuse. Mais cette fois-ci, épuisés par leur heure de lecture, les Oulipiens promettent de contraindre le public à prendre le relais, à résoudre avec eux une série de devinettes oulipiennes. Avec le concours des spectateurs, ils continuent de mélanger l’écrit et le ludique, proposent un menu gourmand pour le plaisir du verbe. Marcel Bénabou, Paul Fournel, Hervé Le Tellier et Olivier Salon, accompagnés chaque soir d’un nouvel Oulipien, donneront cinq conférences performatives, qu’ils annoncent comme de possibles « performances conférencielles ». Pierre Notte