Portrait d’Éva et d’Anna, deux femmes prises dans un moment de crise. L’une est comédienne et ne sait plus comment vivre sa vie dans l’art. L’autre, l’infirmière qui l’accompagne, porte avec difficulté les contradictions qu’elle découvre en elle-même et qui la constituent. L’une choisit de se taire, l’autre espère guérir en parlant. On ne sait pas au juste qui soigne qui. Qui s’exprime le plus. Une vie muette peut-elle être autre chose qu’une fuite ? Une vie en retrait peut-elle être à l’écoute du monde ? Ces deux présences clivées essayent d’accepter, dans une île tantôt ensoleillée, tantôt battue par le vent, leur part d’ombre. Ce qui se reflète de leur âme dans un miroir. Une écriture sensuelle et vibratile qui sonde à la fois des gouffres intimes et notre paralysie face aux grands traumatismes de l’Histoire. Un vertigineux système de doubles éclairé par une quête : celle de trouver une place nouvelle aujourd’hui pour les femmes.

En silence est  une pièce très librement inspirée de Persona et de quelques passages de La Honte, d’Ingmar Bergman.