Synopsis
Tout va bien se passer. La soirée s’annonce excellente. Ce sera presque aussi bien que du théâtre. Colin Gloustier a invité Valère Delabelle, comédien, pour un grand entretien en public. La formule a fait ses preuves, le public adore. Et il adore Valère Delabelle, un des premiers rôles de Mensonges en trompe-l’œil, une comédie de cinéma à succès. En plus Colin et Valère se connaissent, ils ont fait une école de théâtre ensemble il y a quinze ans. Ils sont, en quelque sorte, amis. Et pas de cette amitié en trompe-l’œil des gens du spectacle. Une amitié profonde, pérenne. L’un est devenu célèbre, l’autre pas, et qu’est-ce que ça change ? L’un enchaîne les premiers rôles sur scène, l’autre monte des spectacles amateurs, et alors ?
Et alors ça change tout. Ça ne change pas rien. Ça ne peut pas changer rien. Sauf à faire bonne figure. Comme Colin, souriant évidemment, la réussite de cette soirée sera la sienne, mais ce sourire en contient mille plus subtils. Moins souriants. Quelque chose revit dans ces sourires. Quelque chose cherche à se dire. L’invitation était-elle un piège ? Colin a-t-il voulu régler des comptes, et le faire là, face public, pour que le rituel opère ? La belle soirée promise a quelques ratés ; quelques maladresses ; quelques embarras. Valère donne le change, donne dans le rire, c’est sa manière de déjouer le piège. Il le fait sans espoir, car il sait. Sous couvert de jeu et de théâtre, ce qui doit se dire se dira. Et la rage de son cher ami n’aura pas de fin.