« Je la haïssais de l'aimer autant ! »
Le père, premier de cordée, entraîne tout le monde dans sa chute. La mère, fracassée au bas des Calanques, sera amputée d’une jambe. À l’hôpital, elle promet de se venger sur les enfants. La petite dernière paiera plein pot. Vingt ans d’enfer dans une famille catho, Frédérique doit visiter les SDF le dimanche, et retrouve sa chambre dévastée en rentrant de l’école. Sa mère voulait des garçons, elle la hait, la ruine. Biberonnée aux névroses maternelles, Frédérique rencontre la psychanalyse et la troupe du Théâtre du Soleil. Aujourd’hui, elle entonne des chansons de messe avec irrévérence, rit, empoigne la démolition méthodique vécue, en fait une « confession héroïque », selon Ariane Mnouchkine, sous l’oeil bienveillant de Simon Abkarian. Si la « lalangue » recoupe pour Jacques Lacan le champ lexical du dictionnaire familial et de ses traumas, Frédérique Voruz renaît par la scène et la psychanalyse. Une résurrection émancipatrice et joyeuse.