« Vivre, ce n’est pas la moindre des choses... »
2009, autoroute du Sud, un bolide rouge dépasse Daniel Pennac. Déclic immédiat, l’écrivain se souvient qu’il n’a jamais acheté une voiture neuve. Son frère l’aurait approuvé : « N’ajoutons pas à l’entropie. » Mais son frère est mort, seize mois plus tôt, d’une septicémie. Sur l’autoroute, Pennac décide de se plonger dans la nouvelle Bartleby de Melville, 1856. Employé modeste, Bartleby réfute les injonctions de son supérieur, il répond à tout « I would prefer not to.»(Je préférerais pas). Pennac pressent une fraternité occulte et tendre entre le scribe new-yorkais, son frère et lui. Pour apprivoiser le deuil, l’adoucir, poursuivre encore un dialogue avec son disparu, l’écrivain choisit d’incarner sur scène le personnage de la nouvelle. Il raconte l’aventure dans Mon frère (Éditions Gallimard), portrait sensible d’un aîné complice, souvenirs et échanges avec un autre admiré et maître en littérature.