synopsis
de Joël Maillard, mise en lecture Éric Louis, avec Sandra Choquet et Éric Louis, avec des remerciements à Fabrice Naud
Un homme se tait, progressivement et définitivement. Sans mourir, il quitte la vie, le grand jeu social, l'idée de réussite, la carrière, la connectivité, le partage en réseaux, l'infiltration de l'âme par les offres à ne manquer sous aucun prétexte, les trucs à collectionner distribués aux caisses des supermarchés pour la fidélisation des enfants-clients, et toutes ces choses que nous autres, qui n'avons pas (encore) fuit, sommes capables de supporter, d'une façon ou d'une autre, pour vivre quand même, d'une façon ou d'une autre.
Il est inapte au suicide et la fuite géographique ne l'intéresse pas. Pour continuer, il ne peut que se soustraire au tumulte.
Ne plus rien dire se déroule dans un cercle de parole. Une assemblée fictive où l'on vient présenter des projets, de natures diverses, ayant pour point commun leur inachèvement. Une femme, qui a connu cet homme lorsqu'il s'exprimait encore, y présente les ébauches d'oeuvres qu'il accumulait dans des boîtes métalliques. Puis elle dévie, et évoque la lente glissade qui le mena au silence.