« C'est juste l'histoire d'un jour de pluie. »
Un supermarché, un parking, un entrepôt… C’est partout où vivent les déclassés à la périphérie des regards. L’acteur ouvre ses rideaux, observe par la fenêtre, et dit tout d’un monde d’invisibles, tribus d’oubliés, de laissés-pour-compte. Dehors, là-bas, il y a une clocharde qui ne fait pas la manche ; une caissière qui se rêve en reine et le devient ; un gitan de huit ans qui fume ; la tenancière d’un bar qui surveille ses machines à sous… Les vivants font ce qu’ils peuvent sous l’averse, et les mille morts du fond des mers ne craignent pas les jours de pluie. D’autres fantômes viennent consoler les vivants. Pueblo déploie la vibrante légende des dépossédés. L’écrivain italien Ascanio Celestini et l’acteur belge David Murgia dépeignaient le monde des cyniques dans Discours à la nation, triomphe au Rond-Point en 2013. Ils dressaient un portrait caustique du sous-prolétariat dans Laïka, autre triomphe en 2018. Ici, même parole rapide, flot nerveux de portraits truculents. Poème virevoltant sur les musiques à l’accordéon de Philippe Orivel, Pueblo convoque les anges et les lucioles d’une humanité flamboyante.