Quand les peintres se mêlent de géométrie et les géomètres de peinture...
La perspective au-delà de la forme symbolique.

Il sera ici question inévitablement d'histoire des sciences – de géométrie, d’optique – et nécessairement d'histoire de l'art – de peinture et d'architecture comme avant-courriers de mutations profondes du regard, du dessin et de la géométrie –, mais aussi, et encore, de philosophie et d'histoire des idées et des religions.
Le Quattrocento italien – précisément deux architectes, Filippo Brunelleschi et Leon Battista Alberti, et un peintre, Piero della Francesca – vont (ré-?) inventer la perspective centrale nous dit la petite histoire des origines. 200 ans plus tard, un géomètre lyonnais, Girard Desargues réalisera la synthèse de cette science perspective et de la théorie des coniques fondée par les Grecs. Autant dire que l'usage de la lanterne magique est garanti.
Quel rôle ont joué ces mathématiciens – d’un genre si particulier qu’on oublie parfois de les mentionner – dans la construction d'un espace homogène antérieur à la matière qui l'habite, dans le développement de la rationalité occidentale puis dans son industrialisation, tandis que l’histoire à/de laquelle ils participent est souvent minorée au regard des grandes découvertes ou de l’avènement de l’algèbre littérale et de la géométrie analytique ?
Et si la naissance du sujet brunelleschien – video ergo sum – était aussi l'un des moment-clés qui ont rendu possible, et la société du spectacle, et le monde industriel ? De quoi nourrir la réflexion sur nos petites lucarnes.