Né à Paris, fils d’ouvrier, Jean-Baptiste Thierrée est apprenti imprimeur, souffleur à la Porte Saint-Martin, puis comédien. Au théâtre, Jean-Marie Serreau lui confie un rôle dans Les Coréens de Michel Vinaver.
Roger Planchon l’engage dès la création du Théâtre de la Cité en 1957. Il travaille également avec Peter Brook. À 25 ans, il fonde sa propre troupe et crée cinq spectacles en trois ans : Le Chevalier au pilon flamboyant de Beaumont et Fletcher au Théâtre du Grand Guignol, Le Revizor de Gogol au Centre Dramatique de l’Ouest, L’Auberge des Adrets à la Porte Saint-Martin, Cami Chaval avec la collaboration de Chaval à la Comédie de Paris, Midi moins cinq de Jacques Sternberg et Ylipe à l’Opéra de Liège… Au cinéma, il tourne notamment avec Alain Resnais dans Muriel, Jacques Baratier dans Dragées au poivre et Pièges, Federico Fellini dans Les Clowns. En 1968, il se tourne vers le cirque.
Victoria Thierrée-Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée se rencontrent en 1969. En trente ans, ils ont créé trois spectacles : Le Cirque bonjour, Le Cirque imaginaire et depuis 1990 Le Cirque invisible.
"Je ne vois pas le dessin de ma vie, mais je vois qu’une grande partie de nos spectacles vient de ma rencontre et de mon travail avec Félix Guattari, à la Clinique de la Borde. Nous nous sommes mariés là, Victoria et moi…
Mais avant, en 1968, sortant à Reims d’un congrès de magie, je suis tombé sur le Grand Cirque de France d’Alexis Gruss senior (l’oncle d’Alexis Gruss du cirque « à l’ancienne »)… J’ai alors rêvé avec lui d’un cirque différent, novateur en tous points… fantasmagorique, renouvelé dans la musique, les costumes, l’esprit… Ainsi est né en 1971, au Festival d’Avignon, grâce à Georges Goubert et Jean Vilar, Le Cirque bonjour, « l’ancêtre » des nouveaux cirques. L’impact fut extraordinaire… Mais, en 1974, nous avons abandonné Le Cirque bonjour, ses fauves, sa cavalerie, son orchestre, ses trente ou quarante artistes pour créer Le Cirque imaginaire avec nos enfants James et Aurélia. Puis Le Cirque imaginaire est devenu Le Cirque invisible…"
JEAN-BAPTISTE THIERRÉE