« Je m’appelle Ajar. Abraham Ajar. »
L’autrice est conteuse et rabbin, elle manipule l’humour juif avec un raffinement rageur. Delphine Horvilleur, après Réflexions sur la question antisémite et Vivre avec nos morts (éditions Grasset), compose pour le théâtre le monologue éclaté du fils imaginaire de l’écrivain Romain Gary et d’Émile Ajar, lui-même double fictif du premier. Abraham Ajar, rejeton inventé de l’auteur de La Vie devant soi, alias Gary/Ajar, s’exprime depuis sa cave, son « trou juif ». Il se fait python ou souris blanche, maître ou esclave, femme ou homme, chrétien, juif ou musulman. Il se découvre à la fois lui-même et mille autres, miroir de théâtre planté face à nos inconscients. Johanna Nizard incarne cet enfant du siècle, être indéfinissable, qui désamorce les tensions identitaires, dans un monde et un temps qui les exacerbent toutes.
Production En votre compagnie, Coproduction Théâtre Montansier – Versailles, Théâtre Romain Rolland de Villejuif, Les Plateaux Sauvages, Communauté d’Agglomération Mont-Saint-Michel – Normandie, Comédie de Picardie, scène conventionnée pour le développement de la création théâtrale en région, avec le soutien et l'accompagnement technique des Plateaux Sauvages et du 909, projet soutenu par le Ministère de la Culture – Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France, spectacle soutenu par l’ADAMI et le dispositif « Adami Déclencheur », avec le soutien du Fonds SACD Théâtre, texte édité chez Grasset
"Johanna Nizard restitue brillamment l’exploration entre essai et fiction de Delphine Horvilleur sur les ravages de l’obsession identitaire."