Mort mystérieusement à Bombay en 1979, le père d’Hélios réapparaît 35 ans après, décidé à montrer à son fils, aujourd’hui plus vieux que lui, là où il est mort…
«C’est l’histoire d’un voyage au pays de mes fantômes. Parce qu’ils reviennent tous. Tels qu’ils étaient avant. En mieux comme en pire. Plus fous, plus drôles, plus terribles, plus perdus, plus cruels… Mon père et sa mort. Mon grand-père et son amour. Mon oncle et son psychiatre. Ma mère et sa collection de cactus, de camés et d’emmerdes avec les flics. Et Johnny qui a voulu me tuer. Et le gang des Tatas connasses. Et Monsieur et Madame Glaviot, encadreurs, voleurs et catholiques pratiquants… Ce n’est pas une autobiographie. C’est ma vie réenchantée, rapiécée, réparée, dédommagée par le rêve, l’amour, le rire.
Sur scène, je suis seul, au chaud dans la lumière, immobile. Je porte le costume de mariage de Pépé. Il s’est marié en 1944.»
À paraître aux éditions Flammarion (janvier 2020)
Extrait du texte :
« il a d’abord fallu que je le rencontre et ça n’a pas été facile de le reconnaître c’est mon père je le connaissais peu je le connaissais sur les photos, mais comme il était mort depuis plus de trente-cinq ans, je n’ai pas tout de suite réalisé que c’était lui qui venait de s’asseoir en face de moi dans le compartiment j'allais à Paris je pense que c'est lui qui m'a vu en premier j’étais dans Les Illuminations d’Arthur Rimbaud il m'a adressé la parole c'était une voix inattendue et belle, légèrement teintée de méditerranée, bienfaisante comme un nuage blanc qui vous offre un peu d'ombre quand vous souffrez du soleil naturellement, je ne l’ai pas reconnue il est mort j’avais quatre ans, quand il est parti j’en avais trois j’ai été un enfant heureux dans une enfance malheureuse »