« On ne pousse pas les gens par la fenêtre, on les incite - nuance. »
Dernier étage d’un studio étriqué, le réfugié cherche sa place, la trouve sous un sommier, y cultive son potager. La propriétaire lui indique où sont rangées les lames de rasoir, prépare la mort-aux-rats. Car dans ce pays-ci, dystopie lucide, quand on héberge un migrant, on touche une allocation, et s’il se suicide, une prime supplémentaire. Une médiatrice tente d’apaiser le tout. Sans décor ni accessoires, trois comédiens incarnent les entités monstrueuses d’une fantaisie macabre. Auteur associé au Rond-Point depuis 2009, Pierre Notte dresse l’état d’un monde où un bon migrant est un migrant qui s’élimine de lui-même, sans engager la responsabilité de la France ou de l’Allemagne. Mais on compatit, on n’est pas des chiens. Ici, tout finit bien. Il faut bien danser, après avoir ri tant bien que mal du désastre.