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Synopsis
Je vise plutôt le zèbre femelle ce genre de beauté-là me fascine. Jacques Bonnaffé et Olivier Saladin sont jumeaux, même prénom, même mauvaise humeur. Ils s'interrogent sur tout, en trente-six saynètes, lors d'une joute verbale qui fricote avec Beckett et Dubillard.
Mario et Mario s'entretueraient volontiers. Mais ça laisse des traces. Et ils sont frères, ça ne se fait pas. Alors ils s'occupent. Ils s'interrogent sur tout, le don d'organes ou la pornographie. Vaut-il mieux épouser un cheval ou un éléphant?? Être borgne ou unijambiste?? Mario et Mario parlent, ils sont jumeaux en tout. Même prénom, même cinquantaine, plutôt mauvaise, même humeur. Ils passent le temps, disputent le bout de gras, causent en clowns philosophes. Joute d'idées reçues ou non. Ils décèlent la laideur intérieure de l'autre. Leurs échanges sont courts, comme autant de ressorts métaphysiques.
Plasticien, pataphysicien sans doute, Cabanis a écrit notamment L'Amour à l'écossaise, roman-photos sans photo, dont la trame reprend les motifs spongieux d'un peignoir écossais. Il confie ses nulles et son salon à Olivier Saladin, comédien phare de l'histoire des Deschiens, et à Jacques Bonnaffé, passeur fou des langues de poètes, créateur des spectacles L'Oral et Hardi, ou Chassez le naturel. Membre actif du comité de lecture du Rond-Point, grand habitué du lieu et de son esprit, Bonnaffé mène à la baguette les dialogues pétris d'humanité. La nulle de salon, lors d'un tournoi d'échecs, est une partie jouée nulle au début des rencontres, par deux adversaires d'exception qui choisissent de s'économiser avant de passer aux choses sérieuses. Mario et Mario brassent l'air, s'éprouvent en trente-six nulles, moments suspendus, zigzags entre bon sens burlesque et non-sens poétique. Pierre Notte